Rapport 22–07. Le traitement du cancer demain : place de la chirurgie et des chirurgiens - 20/07/22
The treatment tomorrow: The place of surgery and surgeons
Résumé |
Le cancer est une des principales causes de mortalité en France. Les nouvelles méthodes de prise en charge pluridisciplinaire des cancers ont bousculé la place de la chirurgie. Cette dernière mérite d’être analysée au vu de la réforme du 3e cycle des études médicales qui a modifié la formation des chirurgiens. La chirurgie elle-même s’est transformée avec 3 tendances : une désescalade chirurgicale au niveau tumoral et ganglionnaire, l’apparition de techniques « interventionnelles » dont les opérateurs peuvent être issus des filières médicales ou chirurgicales et une amélioration de la qualité de vie des patients avec une diminution des séquelles de la chirurgie. Une adaptation des chirurgiens et de leurs pratiques à ces évolutions est indispensable. Le chirurgien « oncologue » doit être un chirurgien opérant les cancers de sa spécialité connaissant également l’oncologie pour être capable de discuter avec les oncologues médicaux au cours des RCP indispensables à la bonne prise en charge des patients. Un contrôle de la formation initiale des chirurgiens est effectué au niveau de chaque DES de spécialités mais une formation continue est nécessaire avec une certification répétée au cours de l’exercice dans laquelle doit être intégrée une valence oncologique. Cette valence pourrait être une validation ordinale. À côté de cette qualification des chirurgiens « oncologues », l’instauration de seuils d’activité pour les services traitant les cancers est justifiée mais la nécessité d’un contrôle de la qualité de l’ensemble de la prise en charge tout au long du parcours de soins est indispensable. Le meilleur moyen de ce contrôle est la constitution de registres chirurgicaux pour chaque cancer. Enfin la garantie d’une telle prise en charge chirurgicale ne peut se faire que par un excellent maillage territorial tenant compte de la gradation des soins en chirurgie carcinologique et d’une répartition publique-privée avec un contrôle qualitatif identique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Cancer is one of the leading causes of death in France. The new methods of multidisciplinary cancer management have shaken up the place of surgery. The latter deserves to be analyzed in the light of the reform of the 3rd cycle of medical studies which has modified the training of surgeons. Surgery itself has been transformed with 3 trends : surgical de-escalation at the tumor and lymph node level, the appearance of “interventional” techniques whose operators may come from medical or surgical fields and an improvement in the quality of life of patients with a decrease in the sequelae of surgery. An adaptation of surgeons and their practices to these developments is essential. The “oncologist” surgeon must be a surgeon operating on the cancers in his specialty who also knows oncology to be able to discuss with medical oncologists during the multidisciplinary meeting for the best management of patients. A control of the initial training of surgeons is carried out at the level of each DES of specialties but a continuous training is necessary with a repeated certification during the exercise in which an oncological valence must be integrated. This valence could be an ordinal validation. In addition to this qualification of “oncologist” surgeons, the establishment of activity thresholds for departments treating cancers is justified, but the need for quality control of all care throughout the care pathway is essential. The best way to do this is to set up surgical registries for each cancer. Finally, the guarantee of such surgical care can only be done by an excellent territorial network considering the gradation of care in carcinologic surgery and a public-private distribution with identical quality control.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Chirurgie, Cancer, Formation, Qualification, Compétence
Keywords : Surgery, Cancer, Training, Qualification, Expertise
Plan
☆ | Un rapport exprime une prise de position officielle de l’Académie nationale de médecine. L’Académie dans sa séance du mardi 26 avril 2022, a adopté le texte de ce rapport par 58 voix pour, 1 voix contre et 5 abstentions. |
Vol 206 - N° 7
P. 795-803 - août 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.